top of page

PHOTOGRAPHE

José Ortiz Echagüe  (Espagne, 1886-1980)

Né à Guadalaja le 2 août 1886, mort à Madrid le 7 septembre 1980.

 

José Ortiz Echagüe est l’un des photographes espagnols et européens les plus remarquables de la première moitié du XXème siècle. Il est également le premier véritable artiste photographe à représenter l’Espagne.

 

C’est en 1898, à Logroño où il vit, qu’il commence à s’intéresser à la photographie lorsque ses parents lui offrent un appareil photo. A 12 ans, à l’image de son frère aîné, élève de l’Académie Julian à Paris, il désire devenir peintre, mais ses parents s’y opposent formellement.

Il réalise donc des portraits, des photos de famille et à partir de 1903, cette activité se transforme en véritable passion, occupant tout son temps libre.

 

Diplômé de l’école d’ingénieurs militaires en 1909, il devient pilote pour l’armée en 1911 et se retrouve affecté en Afrique du Nord où il est chargé de prendre des photos aériennes des positions ennemies. Il profite de son temps libre pour fixer les premiers portraits de vie des peuples du désert.

 

De retour à Madrid en 1915, ses carrières professionnelle et artistique évoluent de manière parallèle : il fonde C.A.S.A (Construcciones Aeronáuticas S.A.) en 1923 (il y restera presque 50 ans) et crée S.E.A.T. en 1950, pour le compte de l’I.N.I. qu’il dirigera durant 17 ans.

 

Cet artiste-chef d’entreprise contribue à la modernisation de son pays par la construction d’avions et d’automobiles, mais également à la mémoire de l’Espagne, en photographiant toutes les traditions condamnées à disparaître à cause même de ce progrès.

 

Son œuvre s’inscrit dans la « photographie artistique », mouvement qui se rapproche plus ou moins du « pictoralisme », mouvement international qui relie le caractère artistique de la photographie aux références esthétiques de la peinture et principalement des mouvements impressionniste et symboliste. La photographie pictoraliste privilégie les valeurs esthétiques de l’image, reléguant le sujet au second plan.

 

José Ortiz Echagüe a poursuivi son activité artistique jusqu’à ce qu’une maladie oculaire vienne mettre un terme forcé à plus de 75 ans de photographie, au début des années 70. Il disparaît à Madrid le 7 septembre 1980 à l’âge de 94 ans.

 

Ortiz Echagüe est resté fidèle toute sa vie à l'esthétique et aux techniques du pictorialisme, utilisant notamment la gomme bichromatée et le charbon.

José Ortiz Echagüe : entre la photographie artistique et le documentaire de tradition

La nostalgie de l’Espagne du début du XXème siècle, empreinte de mille traditions, de noblesse et de mysticisme, un véritable reportage sur des modes de vie sur le point de disparaître dans la modernité.

 

La richesse de l’œuvre de José Ortiz Echagüe réside dans le paradoxe même de sa vie : est-ce pour exorciser la modernisation à laquelle il contribue par son activité professionnelle ou pour accompagner ce progrès homicide qu’il prend soin de magnifier « son » pays en livrant, en fixant pour toujours à travers son objectif un véritable témoignage sur une Espagne en profonde métamorphose.

 

José Ortiz Echagüe, de part sa formation d’ingénieur, est l’un des tous premiers photographes à introduire une méthodologie scientifique dans son oeuvre : les paysages, les monuments, les fêtes religieuses, les personnages, un inventaire exhaustif d’une Espagne qui vacille entre tradition et industrialisation, des Espagnols qui résistent pour préserver leur histoire et leur culture d’une mutation de la société qu’ils pressentent inéluctable. Son travail est à la fois celui d’un anthropologue et d’un sociologue qui observera les évolutions, les révolutions politiques, sociales, techniques, artistiques et… humaines, avec un œil résolument amoureux de son Espagne et définitivement romantique.

 

bottom of page